Des couverts sous le rang
Emmanuel Chety est responsable technique du vignoble Anthonic, de 25 hectares en production, à Moulis en Médoc. “Depuis 10 ans, le vignoble était enherbé sur tous les inter-rangs, explique Emmanuel Chety. L’objectif est d’avoir les sols couverts toute la saison. Mais nous remarquions que le sol commençait à se fermer, que nous avions des espèces moins intéressantes et avec peu de diversité.” Depuis 2017, des couverts sont semés à l’automne après les vendanges un rang sur deux (en alternant chaque année) avec un mélange de céréales, légumineuses et crucifères. En saison, les couverts sont roulés pour faire un mulch d’herbe, avec un rouleau faca. “Si le couvert a mal levé, nous le tondons”. Sur d’autres parcelles, le mélange allemand Wolff est utilisé. Composé de 15 espèces différentes, dont les fleurs fleurissent à différentes périodes de l’année, il est laissé en place pendant 3-4.ans.
Gérer l’herbe sous le rang
« Sous le rang, nous souhaitons enlever l’herbe, car cela assure des traitements de qualité, car la zone fructifère est basse. Enlever l’herbe facilite aussi les vendanges et prévient le surplus d’humidité, propice aux maladies.” Emmanuel Chety admet passer de nombreuses fois en saison et souhaite diminuer ces interventions. “Outre la consommation de gasoil, l’impact sur la vie du sol, l’objectif aussi est d’éviter le maximum de casse sur les ceps.” Pour cela, en 2018, le domaine s’implique dans le projet Essor (1). Le désherbage mécanique du rang est comparé à deux modalités de semis d’espèces sous le rang (15 espèces, principalement locales, peu montantes) sur 0,5 hectare : la première par hydroseeding – pulvérisation d’un mélange d’eau, de pâte de cellulose et de semences – la seconde par un semoir mécanique de Vitimeca. Si besoin, le couvert sera entretenu par de la tonte interceps. “Au maximum une à deux fois par an. Nous évaluerons quelle technique fonctionne le mieux, si les espèces lèvent bien, si le couvert ne monte pas trop dans la zone fructifère.”
Perfectionner les techniques
Pour le semis avec le semoir Vitimeca, le sol sous le rang doit être travaillé, sans herbe, avec une terre meuble. Un outil brasse le cavaillon et une trémie avec diffuseur disperse les graines sur une largeur de 60 cm. Les premiers semis ont été réalisés en septembre 2019. “J’ai l’impression que le procédé doit encore être amélioré. Il me semble qu’il y a une zone morte autour des pieds où l’outil ne passe pas et où les graines risquent de moins bien s’implanter.” L’hydroseeding semble plus facile, mais nécessite de payer une prestation de service. Et le procédé est très gourmand en eau : pour 0,5 ha, 6 000 litres ont été utilisés.