Les variétés résistantes tiennent le choc dans une année difficile

Les variétés résistantes tiennent le choc dans une année difficile

Même en 2020, année de pression mildiou localement forte, aucun dégât n’a été constaté sur grappes. Davantage de symptômes qu’en 2019 ont été repérés sur feuilles, mais les variétés résistantes ont tenu.

«La pression mildiou a été plus forte en 2020 qu’en 2019, surtout au moment de la floraison », témoigne Anne-Sophie Miclot, de l’Inrae Bordeaux. Si elle ne dispose pas encore du bilan complet pour toutes les parcelles du réseau Oscar, dont elle assure l’animation, la chercheuse a noté des symptômes légers de mildiou sur feuilles et une présence assez généralisée en fin de saison, mais « très légère » dans les parcelles de variétés résistantes qu’elle a suivies. « Il y a eu quelques symptômes sur grappes, mais pas de dégâts significatifs », ajoute-t-elle. En résumé, la résistance tient bon pour l’instant, même en conditions difficiles.

Deux traitements par an

Le constat est similaire aux vignobles Ducourt. La famille girondine a commencé à planter des variétés résistantes d’origine suisse dès 2014 (sauvignac et cabernet jura), puis d’origine allemande (muscaris et souvignier gris). Elle cultive actuellement 13  ha de variétés résistantes sur 450  ha de vignes au total. « Nous sommes très satisfaits du comportement de nos variétés résistantes », résume Jérémy Ducourt, responsable production et œnologue. Même s’il a trouvé du mildiou sur la plus sensible (muscaris), aucun dégât n’a été constaté. Pourtant, « l’année a été très compliquée, souligne le responsable. Nous avons eu beaucoup de sorties de mildiou sur nos vinifera, notamment sur nos cépages rouges ».

Aux vignobles Ducourt, les variétés résistantes reçoivent deux traitements par an : un cuivre+soufre avant et un après floraison, soit 2 x 400 g de cuivre métal pour l’année. Un minimum nécessaire pour protéger durablement la résistance et éviter de sélectionner des populations de mildiou adaptées. 2020 et sa forte pression de mildiou doit-elle alarmer à ce sujet ? « Chez nous, c’est la première fois que l’on trouve des isolats en fin de saison, lors du contrôle après récolte. Des isolats que l’on réussit à cultiver, une fois mis dans de bonnes conditions, au laboratoire, s’inquiète Jérémy Ducourt. À voir s’ils réussissent à survivre cet hiver dans la parcelle. Jusqu’à présent, nous n’avons pas de problème en début de saison. Mais nous allons rester vigilants. Avec ces variétés, il faut traiter un minimum et beaucoup surveiller », insiste-t-il. Le risque ? Arriver à la même situation qu’en Allemagne, où il est désormais nécessaire d’appliquer environ la moitié des traitements par rapport aux vinifera, alors que l’économie atteint 80 % quand la résistance est entière.

 

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